Du coup, on arrête quand de dire « du coup » ?

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C’est l’un des tics de langage les plus populaires du moment… Depuis plusieurs années, le langage oral se trouve truffé de « du coup » par-ci, « du coup » par-là, à en rendre fous tous ceux qui sont vite agacés par les petites manies linguistiques.

 

La plupart du temps, « du coup » est employé en guise d’expression d’un raisonnement, pour annoncer une conséquence, une conclusion : « Il a eu 20/20 ! Du coup, il a fêté ça » ; « J’ai raté mon entretien, du coup j’ai bu un coup pour oublier ça ». Parfois même, cette expression ne trouve même plus de raison valable, autrement dit syntaxique, de se trouver dans une phrase : « Du coup, on fait quoi pour les vacances ? » ; « Du coup, il a dit quoi ? » De quoi avoir envie de donner un bon coup sur la table… ou de poing sur le visage. C’est selon.

 

Du coup, synonyme d’« aussitôt »

Cependant, comble de l’ironie, même ceux qui croient bien faire en affublant leurs « du coup » d’un intérêt quelconque — celui d’annoncer une conséquence — font totalement fausse route. On peut compter sur les sages de l’Académie française pour nous expliquer pourquoi. Ainsi, la fameuse locution adverbiale a connu une histoire d’abord logique puisqu’elle était au départ utilisée au sens propre : « Un poing le frappa et il tomba assommé du coup. »

 

Puis les choses ont dérapé, à partir du moment où « du coup » a commencé à signifier la conséquence de quelque chose : « Sa bretelle a craqué et du coup sa robe s’est déchirée. » Mais attention, comme le précise très justement la bible des grammairiens, Le bon usage — plus connue de certains sous son petit nom, « Le Grévisse » — il s’agit de « l’idée d’une cause agissant brusquement ». Autrement dit, ce qui est advenu par effet corollaire s’est produit immédiatement après. « Du coup » serait donc plutôt un synonyme d’« aussitôt ».

 

De nombreux synonymes

Du coup, euh… par conséquent, vous l’aurez compris : si l’on veut, d’une part, faire une bonne action en dépolluant le langage parlé de cette fâcheuse habitude, et, d’autre part, rétablir le sens des mots et donc mieux parler le français, on ne peut pas employer cette locution trop simpliste à la place de « donc », par exemple.

 

Comme souvent, la langue de Molière possède de nombreux synonymes, qui font parfaitement office de décontaminant ou d’antidote à l’oubliable « du coup » : « finalement », « de ce fait », « par conséquent », « conséquemment », « au final », « en fin de compte », « nécessairement », « à la suite de quoi », ou encore, « dans ces conditions ». Du coup, ça vaut le coup d’essayer !

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GÉRALDINE COUGET - PRESTATAIRE ET CONSEIL EN ÉCRITURE

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